La Chine, autrefois principal importateur de l’horlogerie suisse, semble désormais poser un défi considérable à cette industrie. Les chiffres révèlent une baisse continue de la demande.
Pendant plus d’une décennie, la Chine a représenté une part majeure des exportations horlogères suisses, rendant cette industrie fortement dépendante du marché chinois. Cependant, le climat de consommation en Chine n’est actuellement pas favorable, ce qui a entraîné une baisse significative des ventes de montres.
Le monde de l’horlogerie en récession
Il est clair que le marché des montres traverse une période difficile. Les exportations ont atteint 12,3 milliards de francs suisses au premier semestre, marquant une baisse de 3,2 % par rapport à l’année précédente.
Tous les segments de marché sont touchés. Le segment de milieu de gamme (montres entre 500 et 3000 francs) a enregistré une baisse de 19 %. Les montres à moins de 500 francs ont diminué de 7 %. Quant aux garde-temps haut de gamme, bien qu’ils n’aient pas connu de baisse, leur progression reste très limitée, avec une croissance de seulement 0,7 %.
⌚ Horlogerie : Les exportations sont en chute libre 😱📉
Les exportations dans le monde ont chuté de 16%.
Pour l’ Asie, c’est encore pire, on est sous les niveaux de la pandémie lorsque la production était arrêtée :
🇨🇳 Chine : – 42%
🇭🇰 Hong Kong : -44.2% pic.twitter.com/1xyelCXsZo— MoneyRadar (@MoneyRadar_FR) April 19, 2024
La consommation en Chine met un frein au marché
Cette situation est principalement due à la baisse de la demande en Chine. Selon les résultats semestriels de Swatch Group et les chiffres trimestriels de Richemont, les exportations de montres ont chuté en juin, avec une diminution de 36,5 % en Chine.
Les experts attribuent cette baisse à plusieurs facteurs, notamment la crise immobilière, le chômage et une économie en berne, réduisant l’appétit des consommateurs pour les montres. « L’insécurité est un poison pour ces produits. Et quelque part, c’est presque logique », explique Yves Bugmann, président de la Fédération de l’industrie horlogère suisse (FH). Il ajoute que le marché des montres n’est pas le seul à être affecté, la maroquinerie et la joaillerie souffrent également de ce recul.
Néanmoins, Yves Bugmann reste optimiste pour le moyen et le long terme, affirmant que le marché chinois a un énorme potentiel. « Il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit d’une industrie cyclique, exposée aux risques conjoncturels. Nous y sommes habitués », a-t-il ajouté.