À l’approche de sa commercialisation, prévue en septembre prochain, un mythique modèle de chez Cartier suscite l’admiration et la controverse. Chargée d’histoire, la Cartier Tortue en platine sertie de diamants animera bien des débats dans l’univers très tatillon de l’horlogerie fine.
En effet, dévoilée au Watches and Wonders Geneva 2024, la Cartier Tortue WJTO0010 fait partie de la toute nouvelle collection Cartier Privé. Remis au goût du jour, le modèle centenaire que Louis Cartier, petit-fils du fondateur de la marque, Louis-François Cartier, a créé en 1912, se veut porteur de l’étendard d’une longue tradition horlogère qui combine discrétion et haut de gamme.
Pour sa tortue 2024, Cartier a étalé l’étendue de sa large palette de maitrise technique et de savoir-faire en présentant une montre en platine ornée d’un ajustement parfait de l’alignement des tables des diamants, dont les griffes sont minutieusement polies. Tout ça dans des dimensions merveilleusement maîtrisées de 41,4 mm de longueur, 32,9 mm de largeur et 7,2 mm d’épaisseur. Un chef-d’œuvre pour les amateurs de tout ce que Cartier incarne en termes de luxe intemporel. De plus, la nouvelle Cartier Tortue en platine sertie de diamants a signé la réconciliation de la marque avec son chemin de fer qui quadrille ses chiffres romains mythiques.
Ainsi, cette base du code stylistique a été reconduite pour le plus grand bonheur des collectionneurs et autres amateurs de la marque française. Néanmoins, malgré cette recette qui a poussé l’harmonie entre le platine, matériau noble et très exigeant, et le diamant taille brillant à un niveau de technicité très enviable, la nouvelle Tortue n’est pas incritiquable dans les milieux de l’horlogerie.
La nouvelle Cartier Tortue en platine sertie de diamants sous le feu de critiques
Il semblerait que le nouveau modèle de l’horloger français, et malgré son esprit de luxe intemporellement élégant, n’est pas exempt de tout reproche. Ainsi, et en dépit de la haute maitrise du mélange boîtier platine sertissage diamants taille brillant, la nouvelle Cartier Tortue a soulevé bien de questions.
En effet, ce luxe intemporel tant vanté à l’extérieur n’est pas assorti d’un mouvement à la hauteur des 55 000 € que les futurs propriétaires doivent débourser pour faire l’acquisition de la Tortue 2024. Bien que fiable avec sa fréquence de 3 Hz et une réserve de marche de 38 heures, le calibre Cartier 430 MC à remontage manuel dont est dotée la Tortue a été décrié. « La concurrence présente des mouvements plus sophistiqués à niveau tarifaire », diront les critiques.
Ces derniers sont allés jusqu’à remettre en question la vision du luxe de Cartier qui, selon eux, est anachronique compte tenu du mouvement et de la simplicité ultra-criante de son cadran qui ne pouvait être différencié des cadrans d’autres modèles plus accessibles sur le catalogue de Cartier. Par ailleurs, les critiques soulignent que luxe discret et la simplicité de la Tortue, même s’ils ne passent pas inaperçus, peinent à revendiquer pleinement une personnalité assumée.
Ainsi, oscillant entre deux écoles, la Tortue n’est ni une montre trop classique, ni une pièce trop bling bling. Cette position entre deux mondes très proches, mais tellement différents peut lui porter préjudice. « Le risque de ne satisfaire aucun segment n’est pas à écarter. La Tortue risque de n’éblouir ni les amateurs de sobriété ni les adeptes de l’extravagance, d’autant plus que le rapport qualité-prix de cette édition n’est pas pour faire l’unanimité », notent les critiques.
Dans un monde où la conception du garde-temps divise toujours, la Cartier Tortue a certes excellé dans la maitrise des matériaux rare et noble, mais a raté le virage de la technologie et l’utilité pure. Une pièce que le principal atout reste le nom de son fabricant, selon les dires des spécialistes qui ne cachent pas qu’elle pourrait devenir un objet de collection d’un grand potentiel.
